La participation associative et la modernisation de l’action publique à l’épreuve de l’informalité : l’exemple de la commune de Djébonoua (Côte d’Ivoire)
Pages : 9-17, DOI: https://doi.org/10.14741/ijmcr/v.11.1.2Download PDF
Cette recherche vise à comprendre les logiques de résistance des associations à la formalisation. La méthodologie repose sur des entretiens semi-directifs et des focus-group, réalisés auprès de dirigeants associatifs et d’acteurs municipaux de la commune de Djebonoua. Les données mettent en lumière quatre principaux résultats. Le premier montre que la formalisation des associations, même souhaitée, reste contrainte par un ensemble de fragilités institutionnelles, induites par des jeux de négociations inhérentes à la conservation des pouvoirs et intérêts des élus. Le deuxième résultat indique, que l’informalité fonctionne comme une ressource politique, en ce qu’elle permet à l’entité politique municipale de se soustraire des exigences formelles de transparence, tout en masquant les faiblesses de ses offres politiques. Le troisième résultat montre, que la résistance des associations à la formalisation est une conséquence de l’informalité institutionnalisée, qui veut que l’accès des associations aux ressources publiques dépende moins de leur formalisation que de leur proximité au cercle dirigeant. Le quatrième résultat explique les enjeux de la résistance des acteurs municipaux et associatifs à l’institutionnalisation de la participation. Sur la base de ces résultats, l’informalité apparait finalement comme un cadre dominant de transaction sociale instituée par les dirigeants, en vue de mieux négocier les ressources en jeu, loin des contraintes normatives.
Mots clés : acteurs municipaux, action publique, informalité, participation associative, Djébonoua,